C’est donner sa recette de rissoles ou de diots de choux, proposer ses boutures de géraniums ; accepter de suivre une voiture immatriculée hors du département sans forcément vouloir la dépasser pour lui montrer comment on conduit dans les virages ou la klaxonner  parce qu’elle ne démarre pas assez vite.

Envers l’autre, envers une autre culture, envers la nature. Il ne faut pas être surpris par ces questions : «  D’où viens-tu ? » ; «  Qu’as-tu fais dans la vie? » ; « Et là que fais-tu? Comment fais-tu ça ? Comment ça marche ? Pierre explique moi pourquoi … »

Ce n’est pas parce qu’on vit dans un petit coin de montagne préservé qu’on est le dernier des ploucs. Et ce n’est pas parce qu’on vit en région parisienne, bien souvent en étant venu de province, qu’on est le «m’as-tu vu», le fortuné, le prétentieux … qu’il faut exploiter.

C’est savoir planter ses légumes à la bonne lune, faire sa gnole, savoir où ne pas construire à cause de l’avalanche ou du ruisseau ; mais aussi conduire un tracteur aux équipements de voiture de course, faire sa déclaration d’impôts sur Internet, se passionner de génétique animale